jeudi 24 septembre 2015

1) TRADUIRE: 'Jean-Luc persécuté' d'après C.-F. Ramuz.

A) JEAN-LUC PERSÉCUTÉ

Jean-Luc Robille prît son chapeau et son bâton après avoir mangé, parce qu’on eut convenu qu’il irait cette dimanche à Sasseneire pour regarder une chèvre. Alors il donnait un bisou à sa femme, puisqu’il l’aimait beaucoup et ils étaient mariés depuis deux années seulement. Elle lui demanda : « Quand seras-tu de retour ? » Il répondit : « Vers six heures. Maintenant je dois me dépêcher, parce que Simon m’attend, et il ne l’aime pas quand on le laisse attendre. » Mais avant qu’il quitta la maison, il pénétra dans la chambre sur la pointe des pieds et alla vers le berceau ou dormait le petit, qui naquit il y un an. « Fais attention ! » s’écria Christine. Il s’est déjà penché en avant, mais il ne la baisa pas comme il l’aurait voulu faire encore avant, il regarda seulement comme il dormait. C’était un garçon costaud fut allongé d’onze mois et deux semaines (car au début on compte encore les semaines et les jours), ses choux étaient vernies et la grande tête ronde fut sur le coussin. Le berceau qui fut fait par Jean-Luc lui-même, car il était menuisier de métier et il travailla même dans ce métier avant de prendre en charge la maison de sa mère. Alors il se pencha un moment au-dessus du berceau, puis il retourna dans la cuisine et ouvrit la porte. « Adieu, ma femme », dit-il et la baisa encore une fois.
(…)
Il retourna à la maison plus tôt que prévu, monta les escaliers, poussa le loquet ; la porte était fermée. Il pensa : »Elle sera allée chez Marie », il se courba et prit la clé sous le tas de bois ou on l’avait caché. Puis il pensa : « Je veux voir si elle se trouve chez Marie. » Là il ne la trouva pas et Marie n’avait pas vu Christine, ainsi le mari de Marie qui lisait le journal et leva maintenant les yeux et dit à Jean-Luc, puisqu’il aimait plaisanter : « Si on a une femme on ne peut pas la laisser seule. » Jean-Luc ne répondit rien, il était inquiété.

B) EXPLICATION DE GRAMMAIRE

1. Concordance des temps :
 a) imparfait b) passé composé c) passé simple

a) L’imparfait décrit une action dans le passé qui est une répétition, un état ou une action qui est interrompu par une autre étape dans le récit. Exemple : Elle dérangea son père qui lisait le journal.

b) Le passé composé décrit une action finie dans le passé. L’action commence et fini au passé et elle a une certaine influence au présent ou même au futur. Exemple : Elle s’est levée, puis elle a pris une douche et finalement elle a mangé son petit-déjeuner.

c) Le passé simple a les mêmes caractéristiques comme le passé composé, mais dans la langue soutenue voire littéraire. Exemple : Le Duc d’ Anjou naquît en 1551 à Fontainebleau et fut élevé (passé antérieur) par Jéléna, sa maîtresse qui l’emmena toujours à la messe dans la cathédrale de Notre-Dame à Paris.

2. Pronoms et leurs positions
Les pronoms se placent toujours avant le verbe conjugué, sauf s’il y a dans la phrase un verbe à l’infinitif, dans ce cas-là le pronom se place avant l’infinitif. Exemple : Je vais la lui donner. (donner qc. à qn.)
aider à qn.--> je lui aide.
aimer qn.-->je l’aime.

3. Les connecteurs logiques de raison :
parce que (weil), car (denn), alors (also, so), puisque (weil) Exemples : Il mangea parce qu’il avait faim alors il prit le pain et le coupa puisqu’il l’aimait ainsi.

C) THÈMES EXPRIMÉS DANS L’EXTRAIT ET LEURS SIGNIFICATIONS

Jean-Luc quitte sa femme et lui dit adieu pour s’occuper de ses affaires. Déjà l’expression « adieu » indique au lecteur qu’il ne la reverra probablement jamais, parce que si on était convaincu de se revoir on dirait plutôt « au revoir » au lieu de « adieu ». En outre mentionne le mari de Marie qu'il ne faut jamais laisser sa femme seule, Avec la disparition de Christine ce commentaire taquinant obtient une signification plus large et lourde. Bref, cet extrait nous dévoile la puissance des petits mots.

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