dimanche 25 octobre 2015

1 – TRADUCTION

a) La ville secrète, par Laura Fuchs, le 25 octobre 2015

Paris et une ville dont on pourrait parler au pluriel, ce que les Grecs faisaient en parlant d’Athènes. Car il existe plusieurs Paris, et le Paris des touristes n’a qu’un rapport superficiel avec le Paris des Parisiens. Un étranger qui traverse Paris en voiture ou en autobus et qui passe d’un musée à l’autre n’a aucune idée de ce monde qu’il ne voit pas, bien qu’il en soit entouré.
Personne ne peut affirmer bien connaître une ville, s’il n’y a pas perdu du temps. L’âme d’une grande ville n’est pas facile à saisir.  Afin de se familiariser avec elle, il est nécessaire de s’y être ennuyé et d’y avoir souffert. Certes, chacun peut s’acheter un guide touristique et constater que tous les monuments figurant là-dedans existent. Mais à l’intérieure des frontières de Paris il se cache une autre ville, qui est aussi dur à accéder qu’autrefois Timbuktu.
Cette ville que j’appelle la ville secrète, parce qu’elle est inaccessible à l’étranger, est bien connue des Parisiens et ils la trouvent parfaitement naturelle. C’est ainsi qu’ils ne pensent pas en parler, sauf les écrivains et les poètes, qui ont le rôle de percevoir la ville comme s’ils la voyaient pour la première fois, tandis que nous la regardons sans y mettre l’attention nécessaire. Mais les écrivains ne réussissent pas non plus à nous transmettre clairement ce qu’ils ont découvert.
Paris ne se révèle pas aux gens qui sont pressés, je viens de le dire. La ville appartient aux rêveurs, à ceux qui savent se divertir dans les rues sans faire attention au temps, même si des affaires urgentes les attendent ailleurs. Ils vont découvrir des choses que d’autres personnes ne vont jamais voir et  cela sera leur récompense. En plus, Paris possède la qualité particulière de se montrer mieux la nuit que le jour. Il semble que la ville attende que tout le monde dorme.

b) 3 points de grammaire :

1.  Le subjonctif
Certaines conjonctions sont suivies d’un verbe au subjonctif :
Après la conjonction de subordination « bien que », connecteur de concession, il faut appliquer le subjonctif: « qu’il ne voit pas, bien qu’il en soit entouré. »)
La conjonction de temps « jusqu’à ce que » demande également le subjonctif: « Il semble que la ville attende jusqu’à ce que tout le monde dorme. »

2. Les pronoms relatifs
Les pronoms relatifs remplacent un nom ou une proposition et introduisent la proposition relative, ils ont différentes fonctions grammaticales :
« Paris et une ville dont on pourrait parler au pluriel, ce que faisaient les Grecqs en parlant d’Athènes. » Dans cette phrase il y a deux propositions relatives. La première est introduite par le pronom relatif « dont », qui s’applique pronom des compléments de verbes en » –de ». Il faut mettre ce pronoms dans ce cas, parce que le verbe « parler » est suivi de la préposition « de » -> parler de qqch à qqn
La deuxième proposition relative dans cette phrase est introduite par le pronom relatif « ce que », qui à la fonction grammaticale de l’objet. Il remplace la proposition relative qui le précède.

3. La Négation du verbe
Pour mettre une phrase à la forme négative il existe des formules bien précis :
-       Je l’aime. -> Je ne l’aime pas.
-       Elle l’aime aussi. -> Elle ne l’aime pas non plus.
-       Elle l’aime encore. -> Elle ne l’aime plus.
-       Elle l’aime toujours. -> Elle ne l’aime jamais.
La négation du verbe se fait par « ne…pas », qui encadre le verbe conjugué. S’il y a un pronom personnel qui est placé avant le verbe, la négation « ne » le précède toujours, c’est à dire que la négation encadre le pronom personnel et le verbe conjugué. Pour mettre à la forme négative l’expression « aussi », on la transforme à son équivalent négatif « non plus ». Pourtant il faut d’abord encadrer le verbe conjugué avec la négation « ne…pas » : « Mais les écrivains ne réussissent pas non plus à nous transmettre toujours clairement ce qu’ils ont découvert. »


c) Sur le thème :

Il s’agit d’un extrait du livre Paris de Julien Green, paru en 1983. D’abord, on a l’impression que l’auteur aimerait nous donner des renseignements comme un guide touristique, nous montrer comment il faut percevoir la ville. Sous cet angle, on pourrait dire que le texte s’adressera directement le lecteur. Mais le déroulement du texte montre plutôt une argumentation personnelle de l’auteur. Pour lui, Paris est une ville que l’on ne peut que saisir si on y emploie beaucoup de temps et si on se perd un peu dans la ville. On ne doit pas la découvrir, au contraire, c’est elle qui va se révéler.

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