jeudi 29 octobre 2015



Traduction Emmanuel Buettler


A) JEAN-LUC PERSÉCUTÉ
Jean-Luc Robille prit son chapeau et son bâton après avoir mangé, parce qu’on avait convenu qu’il irait ce dimanche à Sasseneire pour regarder une chèvre. Alors il donna un bisou à sa femme, parce qu’il l’aimait beaucoup et ils n’étaient mariés depuis que deux années seulement. Elle lui demanda : « Quand seras-tu de retour ? » Il répondit : « Vers six heures. Maintenant je dois me dépêcher, parce que Simon m’attend, et il n’aime pas quand on le fait attendre. »
Mais avant qu’il quittait la maison, il pénétra dans la chambre sur la pointe des pieds et alla vers le berceau où dormait le petit, qui était né un an auparavant. « Fais attention ! » s’écria Christine. Il s’est déjà penché en avant, mais il ne le baisa pas comme il l’aurait voulu le faire avant encore, il regarda seulement comme il dormait. C’était un garçon costaud de onze mois et deux semaines (car au début on compte encore les semaines et les jours), ses joux étaient vernies et la grande tête ronde reposait sur le coussin. Le berceau qui était fait par Jean-Luc lui-même : il était menuisier de métier et il travaillait même dans ce métier avant de prendre en charge la maison de sa mère. Alors il se tint un moment au-dessus du berceau, puis il retourna dans la cuisine et ouvrit la porte. « Adieu, ma femme », dit-il et lui donna encore une fois un baiser.
(…)
Il revint à la maison plus tôt que prévu, monta les escaliers, poussa le loquet ; la porte était fermée. Il pensa : »Elle sera allée chez Marie », il se courba et prit la clé sous le tas de bois où on la tenait cachée. Puis il pensa : « Je veux voir si elle se trouve chez Marie. »Il ne l’y trouva pas et Marie n’avait pas vu Christine, et le mari de Marie non plus qui lisait le journal et leva les yeux à ce moment-là et dit à Jean-Luc, comme il aimait plaisanter : « Quand on a une femme on n’ose pas la laisser seule. » Jean-Luc ne répondit rien, il était inquiet.

B) EXPLICATION DE GRAMMAIRE

1. Concordance des temps : a) imparfait b) passé composé c) passé simple
a) L’imparfait décrit une action dans le passé qui est une répétition, un état ou une action qui est interrompue par une autre étape dans le récit. L’imparfait est utilisé pour des actions qui sont répétitives, habituelles et dans arrière-plan.
Exemple : Elle dérangea son père qui lisait le journal.

b) Le passé composé décrit une action finie, unique dans le passé. L’action commence et fini au passé et elle a une certaine influence au présent ou même au futur.
Exemple : Elle s’est levée, puis elle a pris une douche et finalement elle a mangé son petit-déjeuner.

c) Le passé simple a les mêmes caractéristiques que le passé composé : l’unicité de l’action dans le passé qui se passe en premier plan.
Exemple : Le Duc d’ Anjou naquît en 1551 à Fontainebleau et fut élevé (passé antérieur) par Jéléna, sa maîtresse qui l’emmena toujours à la messe dans la cathédrale de Notre-Dame à Paris.





2. Pronoms et leurs positions
Les pronoms se placent toujours avant le verbe conjugué, sauf s’il y a un verbe à l’infinitif dans la phrase, dans ce cas-là le pronom se place avant l’infinitif.
Exemple : Je vais la lui donner. (donner qc. à qn.)
aider à qn. à je lui aide.
aimer qn à je l’aime.

3. Les connecteurs logiques
de raison : parce que (weil), car (denn), alors (also, so), puisque (weil)
Exemples : Il mangea parce qu’il avait faim alors il prit le pain et le coupa puisqu’il l’aimait ainsi.

C) THÈMES EXPRIMÉS DANS L’EXTRAIT ET LEURS SIGNIFICATIONS
Jean-Luc quitte sa femme et lui dit adieu pour s’occuper de ses affaires. Déjà l’expression « adieu » indique au lecteur qu’il ne la reverra probablement jamais, parce que si on était convaincu de se revoir on dirait plutôt « au revoir » au lieu de « adieu ». En outre le mari de Marie mentionne qu'il ne faut jamais laisser sa femme seule, Avec la disparition de Christine ce commentaire taquinant obtient une signification plus large et lourde. Bref, cet extrait nous dévoile la puissance des « bon mots » soi-disant innocents.








 

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