mardi 8 décembre 2015

Voir-Ecouter. Version révisée

Voir-Ecouter
Nom de la vidéo : Interview biographie Elie Wiesel
Émission : Talkshow sur ina.fr avec Thierry Ardisson et Elie Wiesel.
Intervenants :  TA: Thierry Ardisson (modérateur)
EW :               Elie Wiesel
M :                  Monsieur
Public : (applaudissements.)
TA : Elie Wiesel bonsoir.
EW : Bonsoir.
TA : Ça va ?
EW : Oui, pour l’instant.
TA : Alors, Elie Wiesel, témoin et survivant de l’holocauste, défenseur infatigable des droits de l’homme, et votre humanisme vous a valu en 1986 le Prix Nobel de la Paix.
Public : (applaudissements.)
TA : C'est un peu l’émission des Prix Nobel ici, on avait Shirin Ebadi il y a quinze jours, donc on fait beaucoup dans le Prix Nobel en ce moment, extrêmement respectable. Alors, Elie Wiesel, vous êtes né en Roumanie en 1928, à l’âge de quinze ans vous étiez déporté à Auschwitz, puis à Buchenwald. A seize ans, vous vous retrouvez à Paris, vous avez ni famille ni pays, vous êtes pris en charge par une œuvre caritative et vous faites des études de philosophie à la Sorbonne, mais vous hésitez avec le conservatoire, à ce moment-là. Pourquoi avoir choisi la philosophie ?
EW : Parce que, bon, j’aurais aimé être chef d’orchestre, parce que quant à un chef d’orchestre il y a quand même une écoute, mais l’histoire que moi j’avais à dire, c’était pas en musique que je pouvais la dire. Il fallait des mots. Donc…
TA : Au moment de la création de l’état d’Israël, vous embarquez à Marseille pour Haïfa, mais en arrivant vous êtes déçu par le regard que les jeunes Israéliens portent sur les survivants des camps, et vous décidez de revenir à Paris.
EW : J’étais pas prêt. C’est une sorte d’engagement. Spirituellement, j’étais lié à Jérusalem, je suis resté, mais pour y vivre j’étais pas prêt. Je faisais partie, je pense, je fais partie de la diaspora. Je vis en dehors d’Israël. Aimer Israël d’ailleurs. Mais j’aime Israël.
TA : Vous venez à Paris où vous devenez journaliste. Mais, témoigner de ce que vous avez vécu devient une véritable obsession et vous écrivez votre premier livre, La nuit. Un manuscrit, qui au départ n’intéresse pas beaucoup les éditeurs.
EW : Oh, ça avait été refusé, rejeté par tous les grands éditeurs de Paris et, ensuite à New York et du monde entier. C’est François  Mauriac qui, finalement, avait réussi à le placer aux Editions de Minuit et voilà c’est ainsi que c’est sorti en 58.
TA : Mais pourquoi ce manuscrit qui est excellent avait été refusé partout ?
EW : Ils me disaient premièrement Elie Wiesel est l’auteur d’un livre. Il le restera. Il n’écrira jamais autre chose. Et deuxièmement, c’est une histoire trop triste. On n’aime pas les choses tristes, disaient-ils. Il me semble  que c’est vrai. Ils préfèrent autre chose, des divertissements, ce n’était pas un livre pour divertir.
TA : Oui, c’est un livre sur votre expérience dans les camps.
EW : Ouais.
TA : Alors ce livre, qui est le premier de 47 autres, l’animatrice américaine Oprah Winfrey en a parlé il y a quelques mois dans son célèbre talk-show aux États-Unis et 45 ans après sa publication, ce livre est devenu numéro 1 de la liste des bestsellers à New York Times depuis neuf semaines…
EW : Oui à mon grand étonnement, je dois vous le dire. Mais vous savez moi j'avais cédé tous les droits aux Editions de Minuit, donc je ne savais pas ce qui se passait avec ce livre-là. C’est après que j’avais découvert que, même avant Oprah Winfrey, ce livre avait été vendu à 6 millions d’exemplaires en édition de poche. Mais c’est elle qui l’a lancé de nouveau avec une nouvelle traduction faite par ma femme et elle a vendu je pense un million et demi en deux mois. Mais c’est donc le livre sans lequel je n’aurais écrit rien d’autre.
TA : Ouais. C’est incroyable qu’un livre qui a été refusé par tous les grands éditeurs du monde, se soit vendu, depuis, à des millions d’exemplaires, et soit de nouveau un succès dès qu’on en parle à la télévision.
EW : C’est sans doute quelqu’un comme vous qui peut lancer un livre. (rit)
TA : (rit) Je ne sais pas. Ça nous arrive, oui.
M : En tout cas, elle, elle offre une voiture à chaque membre du publique.
TA : Ah ouais ?
EW : Pas toujours. Une fois elle a fait ça. Pas à moi en tout cas.
M : On a le droit de faire ça, Thierry ?
TA : Bien sûr.
Public: (Applaudissement)
M : Vous verrez, en sortant du parking, vous aurez une belle surprise.
c) analyse grammatical/linguistique
Usage du présent pour raconter des évènements du passé
Dans les premières questions de l’interview Monsieur Ardisson raconte la vie d’Elie Wiesel. Il parle donc d’évènements passés. Pourtant il utilise l’indicatif du présent pour raconter ces histoires. Ce qui paraît d’abord étonnant est utilisé plutôt dans la langue parlée pour résumer. C'est un procédé rhétorique. En utilisant le présent, le locuteur rend l’évènement plus actuel et vivant. Pour signaler qu’il s’agit d’évènements du passé on structure le récit avec des marqueurs du passé comme des dates ou des connecteurs logiques. On peut observer cela aussi ici.
d) Exercice audiovisuel :
Cochez la bonne solution.
1) Eli Wiesel est né en…
O 1926   O 1938   O1928
2)  Au moment de la création de l’état Israël Elie Wiesel embarquait à…
O Marseille   O Paris   O Israël
3)  Combien de livres Eli Wiesel a-t-il écrit ?
O 48   O 45   O 47
Donnez la réponse juste :
4) Comment s’appelle le nouveau livre d’Elie Wiesel ?
5) Comment s’appelle la maison d’éditions où La nuit a été publié ?
6) Mettez les évènements de la vie d’Elie Wiesel dans l’ordre correct.
a) déportation à Auschwitz
b) devient journaliste à Paris
c) publication de La Nuit
d) études de philosohpie à la Sorbonne
 e) né en Rumanie
 f) Publication du livre Un désir fou de danser
 Solutions:
 1) 1928
 2) Marseille
 3) 47
 4) un désir fou de danser
 5) Les éditions de minuit
 6) e, a, d, b, c, f

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