Nom de la vidéo : Interview biographie Elie Wiesel
Émission : Talkshow sur ina.fr avec Thierry Ardisson et Elie
Wiesel.
Intervenants : TA: Thierry Ardisson (modérateur)
EW :
Elie Wiesel
M :
Monsieur
Public : (applaudissements.)
TA : Elie Wiesel bonsoir.
EW : Bonsoir.
TA : Ça va ?
EW : Oui, pour l’instant.
TA : Alors, Elie Wiesel, témoin et
survivant de l’holocauste, défenseur infatigable des droits de l’homme, et
votre humanisme vous a valu en 1986 le Prix
Nobel de la Paix.
Public : (applaudissements.)
TA : C'est un peu l’émission des Prix
Nobel ici, on avait Shirin Ebadi il y a quinze jours, donc on fait beaucoup
dans le Prix Nobel en ce moment, extrêmement respectable. Alors, Elie Wiesel,
vous êtes né en Roumanie en 1928, à l’âge de quinze ans vous étiez déporté à Auschwitz,
puis à Buchenwald. A seize ans, vous vous retrouvez à Paris, vous avez ni
famille ni pays, vous êtes pris en charge par une œuvre caritative et vous
faites des études de philosophie à la Sorbonne, mais vous hésitez avec le
conservatoire, à ce moment-là. Pourquoi avoir choisi la philosophie ?
EW : Parce que, bon, j’aurais aimé être
chef d’orchestre, parce que quant à un chef
d’orchestre il y a quand même une écoute, mais l’histoire que moi
j’avais à dire, c’était pas en musique que je pouvais la dire. Il fallait des
mots. Donc…
TA : Au moment de la création de l’état
d’Israël, vous embarquez à Marseille pour Haïfa, mais en arrivant vous êtes
déçu par le regard que les jeunes Israéliens portent sur les survivants des
camps, et vous décidez de revenir à Paris.
EW : J’étais pas prêt. C’est une sorte
d’engagement. Spirituellement, j’étais lié à Jérusalem, je suis resté, mais
pour y vivre j’étais pas prêt. Je faisais partie, je pense, je fais partie de
la diaspora. Je vis en dehors d’Israël. Aimer Israël d’ailleurs. Mais j’aime
Israël.
TA : Vous venez à Paris où vous devenez
journaliste. Mais, témoigner de ce que vous avez vécu devient une véritable
obsession et vous écrivez votre premier livre, La nuit. Un
manuscrit, qui au départ n’intéresse pas beaucoup les éditeurs.
EW : Oh, ça avait été refusé, rejeté par
tous les grands éditeurs de Paris et, ensuite à New York et du monde entier.
C’est François Mauriac qui, finalement, avait réussi à le placer aux
Editions de Minuit et voilà c’est ainsi que c’est sorti en 58.
TA : Mais pourquoi ce manuscrit qui est
excellent avait été refusé partout ?
EW : Ils me disaient premièrement Elie
Wiesel est l’auteur d’un livre. Il le restera. Il n’écrira jamais autre chose.
Et deuxièmement, c’est une histoire trop triste. On n’aime pas les choses
tristes, disaient-ils. Il me semble que c’est vrai. Ils préfèrent autre
chose, des divertissements, ce n’était pas un livre pour divertir.
TA : Oui, c’est un livre sur votre
expérience dans les camps.
EW : Ouais.
TA : Alors ce livre, qui est le premier de
47 autres, l’animatrice américaine Oprah Winfrey en a parlé il y a quelques
mois dans son célèbre talk-show aux États-Unis et 45 ans après sa publication,
ce livre est devenu numéro 1 de la liste des bestsellers à New York Times
depuis neuf semaines…
EW : Oui à mon grand étonnement, je dois
vous le dire. Mais vous savez moi j'avais cédé tous les droits aux Editions de
Minuit, donc je ne savais pas ce qui se passait avec ce livre-là. C’est après
que j’avais découvert que, même avant Oprah Winfrey, ce livre avait été vendu à
6 millions d’exemplaires en édition de poche. Mais
c’est elle qui l’a lancé de nouveau avec une nouvelle traduction faite par ma
femme et elle a vendu je pense un million et demi en deux mois. Mais c’est donc
le livre sans lequel je n’aurais écrit rien d’autre.
TA : Ouais. C’est incroyable qu’un livre
qui a été refusé par tous les grands éditeurs du monde, se soit vendu, depuis,
à des millions d’exemplaires, et soit de nouveau un succès dès qu’on en parle à
la télévision.
EW : C’est sans doute quelqu’un comme vous
qui peut lancer un livre. (rit)
TA : (rit) Je ne sais pas. Ça nous arrive,
oui.
M : En tout cas, elle, elle offre une
voiture à chaque membre du publique.
TA : Ah ouais ?
EW : Pas toujours. Une fois elle a fait ça.
Pas à moi en tout cas.
M : On a le droit de faire ça,
Thierry ?
TA : Bien sûr.
Public: (Applaudissement)
M : Vous verrez, en sortant du parking,
vous aurez une belle surprise.
c) analyse grammatical/linguistique
Usage du présent pour raconter des
évènements du passé
Dans les premières questions de l’interview
Monsieur Ardisson raconte la vie d’Elie Wiesel. Il parle donc d’évènements
passés. Pourtant il utilise l’indicatif du présent pour raconter ces histoires.
Ce qui paraît d’abord étonnant est utilisé plutôt dans la langue parlée
pour résumer. C'est un procédé rhétorique. En utilisant le présent, le locuteur
rend l’évènement plus actuel et vivant. Pour signaler qu’il s’agit d’évènements
du passé on structure le récit avec des marqueurs du passé comme des dates ou
des connecteurs logiques. On peut observer cela aussi ici.
d) Exercice audiovisuel :
Cochez la bonne solution.
1) Eli Wiesel est né en…
O 1926 O 1938 O1928
2) Au moment de la création de l’état
Israël Elie Wiesel embarquait à…
O Marseille O Paris O
Israël
3) Combien de livres Eli Wiesel a-t-il
écrit ?
O 48 O 45 O 47
Donnez la réponse juste :
4) Comment s’appelle le nouveau livre d’Elie
Wiesel ?
5) Comment s’appelle la maison d’éditions où La nuit a
été publié ?
6) Mettez les évènements de la vie d’Elie
Wiesel dans l’ordre correct.
a) déportation à Auschwitz
b) devient journaliste à Paris
c) publication de La Nuit
d) études de philosohpie à la Sorbonne
e) né en Rumanie
f) Publication du livre Un désir fou de
danser
Solutions:
1) 1928
2) Marseille
3) 47
4) un désir fou de danser
5) Les éditions de minuit
6) e, a, d, b, c, f
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire