Jevaire Sulejmani
Gilles est un jeune Neuchâtelois qui habite à Zurich
depuis un moment. Je l’ai rencontré pour qu’il nous puisse raconter de ses
impressions et sentiments comme Suisse romands en Suisse alémanique.
I : Bonjour Gilles et merci beaucoup que tu te
prends du temps pour moi.
G : Bonjour Jevi.
I : Alors, pour commencer, quand est-ce que tu as
déménagé à Zurich et pourqoui ?
G : Beh, je travaille comme informaticien et euh, on
m’a proposé un projet, à Zurich, qui dure un an et puis je, je pris le projet,
(je) m’plaît bien ici alors j’uis resté ici maintenant ça à peine deux ans que
j’uis ici.. (je travaille comme informaticien comme déjà dit), et je me plaît.
I : Super. Euhm, comment tu te sens comme Romand à
Zurich ? Y-a-t-il une différence culturelle entre les Zurichois et les
Neuchâtelois ?
G : Ah oui ! Il y en a une, ça (je
t’)assure ! (rit). Mais euhm, bon. Je dois dire premièrement que le…,
j’aime bien le climat ici, je me sens à l’aise. Et euh, bon les différences
sont quand même là, je dois dire que les Zurichois, ils sont beaucoup plus
efficaces et plus rapides..
I : Dans le travail ?
G : ou..pas seulement. Oui, aussi dans une ligne ou…
chez …. (interrompe ; rit). Bon, les romands je dois dire aussi qu’ils
sont… en première ligne ils sont plus sympa. Ils sont plus ouverts, ils
papotent, ils parlent plus ouvert.. sur.. surtout. Ouai.
I : Ok. Et euhm, qu’est-ce que t’as pensé de Suisses
alémaniques avant ? Et qu’est-ce qu’il a changé depuis ? ..Que t’es
là ?
G : Bon, sincèrement j’avais pas une grande idée sur
les Suisses alémaniques. Je connaissais… pas vraiment. Eh, dans ce cas il y
avait pas d’surprise pour moi quand j’uis arrivé. Ouai.
I : Qu’est-ce que tu pense de la situation
linguistique en Suisse ? Tu trouves que les Romands sont discriminés au plan
culturelle, linguistique ou même politique ?
G : (rit) Discriminé. Bon. Ça c’est un mot un peu
lourd, je dois dire sincèrement. Bon, ça je pense surement pas. Mais je dois
dire que quand même le suisse allemand domine… des langues en Suisse. Et quel qu’on..
(interrompe) de fois ça a un peu d’influence aussi, qu’on remarque, euh disons,
possibilité pour du travail, possibilité pour des écoles, pour des
(cours ?) pour des trucs comme ça. Voilà.
I : Ça veut dire que, dans l’travail, c’est souvent
demandé ? De pouvoir parler allemand ?
G : Non, pas partout. Bon, dans ma branche le plus
important c’est l’anglais quand-même. Et ça restera l’anglais. Et euh, bon de
fois on avait aussi fait des trucs avec des entreprises de Zurich ou dans la
Suisse alémanique et puis, bon c’est jamais moi qui a téléphoné avec ces gens
(rit).. pour ça, j’avais pas beaucoup d’contact, non.
I : Et euh, pour finir, faut-il garder le français
comme première langue non-maternelle enseigné à l’école en Suisse alémanique..
ou tu trouves que l’anglais est plus important ?
G : Alors, …
I : Bon, comme informaticien..c’est peut-être..
G : Ouai, voilà, justement. Bon, j’ai deux réponses
là pour toi. Une comme informaticien, et puis l’autre comme francophone, la
Suisse romande. Je dois dire que premièrement, oui. Comme informaticien je
trouve l’anglais important et j’uis plus sur mais je pense que même en ce
moment c’est l’anglais avant le français, chez vous, même ?
I : Oui.
G : Ouai, bon alors, c’est à peu près comme chez
nous. Ouai euhm, ouai. L’anglais reste une langue très, très importante.
D’toute façon dans ma branche, c’est sans anglais, il y a rien du tout qui va
se passer. Mais, comme francophone je dois dire aussi je trouve dommage… que le
français reste un peu.. ouai qu’on laisse le français un peu tomber.
I : Mais les Suisses romands ils parlent tous
allemand alors ?
G : Non, pas du tout.
I : Mais tu parles quoi avec les Zurichois,
ici ?
G : Beh, bon à la boîte je parles en anglais, oui.
I : O.k. Et avec les autres ?
G : Beh, plus part l’anglais. Je sais. Parce que je
m’y arrive pas bien avec le suisse allemand.
I : Ah bon, mais t’es en train de travailler sur ton
français..
G : Lentement
I : Euh, ton allemand, pardon. Ok super. Merci
beaucoup Gilles. C’était tout et j’espère que tu avance bien avec l’allemand et
que tu continues à te sentir à l’aise, ici à Zurich.
G : Beh, merci Jevi.
I : Merci.
Recherche :
Cet entretien montre la situation linguistique en Suisse.
La plupart des Suisses trouvent dommage qu’un Romand ne puisse pas parler en
français ou allemand avec un Suisse alémanique, or, l’anglais garde son
importance dans le monde globale et donc pour la Suisse. La politique a décidé
de mettre plus d’importance sur la compétitivité économique que sur la cohésion
nationale de communautés linguistique différentes du pays. De plus en plus de
cantons décident d’enseigner l’anglais plus tôt qu’une langue nationale. Nous
risquons ainsi de creuser le fossé entre nos communautés de langues.
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