mardi 8 décembre 2015

Rencontre
Jevaire Sulejmani


Gilles est un jeune Neuchâtelois qui habite à Zurich depuis un moment. Je l’ai rencontré pour qu’il nous puisse raconter de ses impressions et sentiments comme Suisse romands en Suisse alémanique.

I : Bonjour Gilles et merci beaucoup que tu te prends du temps pour moi.
G : Bonjour Jevi.
I : Alors, pour commencer, quand est-ce que tu as déménagé à Zurich et pourqoui ?
G : Beh, je travaille comme informaticien et euh, on m’a proposé un projet, à Zurich, qui dure un an et puis je, je pris le projet, (je) m’plaît bien ici alors j’uis resté ici maintenant ça à peine deux ans que j’uis ici.. (je travaille comme informaticien comme déjà dit), et je me plaît.

I : Super. Euhm, comment tu te sens comme Romand à Zurich ? Y-a-t-il une différence culturelle entre les Zurichois et les Neuchâtelois ?
G : Ah oui ! Il y en a une, ça (je t’)assure ! (rit). Mais euhm, bon. Je dois dire premièrement que le…, j’aime bien le climat ici, je me sens à l’aise. Et euh, bon les différences sont quand même là, je dois dire que les Zurichois, ils sont beaucoup plus efficaces et plus rapides..
I : Dans le travail ?
G : ou..pas seulement. Oui, aussi dans une ligne ou… chez …. (interrompe ; rit). Bon, les romands je dois dire aussi qu’ils sont… en première ligne ils sont plus sympa. Ils sont plus ouverts, ils papotent, ils parlent plus ouvert.. sur.. surtout. Ouai.

I : Ok. Et euhm, qu’est-ce que t’as pensé de Suisses alémaniques avant ? Et qu’est-ce qu’il a changé depuis ? ..Que t’es là ?
G : Bon, sincèrement j’avais pas une grande idée sur les Suisses alémaniques. Je connaissais… pas vraiment. Eh, dans ce cas il y avait pas d’surprise pour moi quand j’uis arrivé. Ouai.

I : Qu’est-ce que tu pense de la situation linguistique en Suisse ? Tu trouves que les Romands sont discriminés au plan culturelle, linguistique ou même politique ?
G : (rit) Discriminé. Bon. Ça c’est un mot un peu lourd, je dois dire sincèrement. Bon, ça je pense surement pas. Mais je dois dire que quand même le suisse allemand domine… des langues en Suisse. Et quel qu’on.. (interrompe) de fois ça a un peu d’influence aussi, qu’on remarque, euh disons, possibilité pour du travail, possibilité pour des écoles, pour des (cours ?) pour des trucs comme ça. Voilà.

I : Ça veut dire que, dans l’travail, c’est souvent demandé ? De pouvoir parler allemand ?
G : Non, pas partout. Bon, dans ma branche le plus important c’est l’anglais quand-même. Et ça restera l’anglais. Et euh, bon de fois on avait aussi fait des trucs avec des entreprises de Zurich ou dans la Suisse alémanique et puis, bon c’est jamais moi qui a téléphoné avec ces gens (rit).. pour ça, j’avais pas beaucoup d’contact, non.

I : Et euh, pour finir, faut-il garder le français comme première langue non-maternelle enseigné à l’école en Suisse alémanique.. ou tu trouves que l’anglais est plus important ?
G : Alors, …
I : Bon, comme informaticien..c’est peut-être..
G : Ouai, voilà, justement. Bon, j’ai deux réponses là pour toi. Une comme informaticien, et puis l’autre comme francophone, la Suisse romande. Je dois dire que premièrement, oui. Comme informaticien je trouve l’anglais important et j’uis plus sur mais je pense que même en ce moment c’est l’anglais avant le français, chez vous, même ?
I : Oui.
G : Ouai, bon alors, c’est à peu près comme chez nous. Ouai euhm, ouai. L’anglais reste une langue très, très importante. D’toute façon dans ma branche, c’est sans anglais, il y a rien du tout qui va se passer. Mais, comme francophone je dois dire aussi je trouve dommage… que le français reste un peu.. ouai qu’on laisse le français un peu tomber.

I : Mais les Suisses romands ils parlent tous allemand alors ?
G : Non, pas du tout.

I : Mais tu parles quoi avec les Zurichois, ici ?
G : Beh, bon à la boîte je parles en anglais, oui.
I : O.k. Et avec les autres ?
G : Beh, plus part l’anglais. Je sais. Parce que je m’y arrive pas bien avec le suisse allemand.
I : Ah bon, mais t’es en train de travailler sur ton français..
G : Lentement
I : Euh, ton allemand, pardon. Ok super. Merci beaucoup Gilles. C’était tout et j’espère que tu avance bien avec l’allemand et que tu continues à te sentir à l’aise, ici à Zurich.
G : Beh, merci Jevi.
I : Merci.


Recherche :
Cet entretien montre la situation linguistique en Suisse. La plupart des Suisses trouvent dommage qu’un Romand ne puisse pas parler en français ou allemand avec un Suisse alémanique, or, l’anglais garde son importance dans le monde globale et donc pour la Suisse. La politique a décidé de mettre plus d’importance sur la compétitivité économique que sur la cohésion nationale de communautés linguistique différentes du pays. De plus en plus de cantons décident d’enseigner l’anglais plus tôt qu’une langue nationale. Nous risquons ainsi de creuser le fossé entre nos communautés de langues.

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