par Laura Fuchs, le 26 novembre 2015
Le film en bref
Titre: L’enfant d’en haut
Réalisation : Ursula Meier
Scénaristes : Ursula Meier, Antoine Jaccoud et la collaboration de Gilles Taurand
Année de sortie : 2012
L’enfant d’en haut est le deuxième film de Ursula Meier. Il a été produit en Suisse et en France et a obtenu les récompenses suivantes :
• Berlinale (2012): Ours d’argent (mention spéciale du jury)
• Festival international du film de femmes de Salé (2012): Prix de l’interprétation masculin
(Kacey Mottet Klein)
• Festival international d’Athènes (2012): Athènes d’or (meilleur film)
• Festival de film de Cabourg (2012): Swann d’or meilleure actrice (Léa Seydoux)
• Festival Fünf Seen (2012): prix cinématographique
• Prix du cinéma Suisse (2013) : Meilleur film de fiction, meilleur scénario, meilleure
interprétation masculine (Kacey Mottet Klein)
Importance des deux séquences choisies + résumé
Les deux séquences choisies montrent la vie et la relation de Simon et Louise. Ils habitent dans un village industriel au pied d’un domaine skiable. Simon fait des affaires en volant d’équipement de ski aux touristes riches, qui s’amusent sous le ciel bleu dans la neige. Ensuite il vend son butin. Louise, de son côté, n’a plus de boulot et devient de plus en plus dépendante de Simon, bien qu’elle soit beaucoup plus âgée que lui. Elle semble d’être sa grande sœur (il l’appelle « Sister »). Simon est alors responsable de faire les courses et de s’occuper de Louise, puisque elle n’arrive pas à se débrouiller sans lui. Cela ne concerne pas seulement sa dépendance de lui sur le plan financier, mais également sur le plan émotionnel et psychologique, ce qui montre la deuxième séquence choisie. Pour avoir le droit de se coucher à côté de Louise, il doit lui payer beaucoup d’argent, le tout qu’il possède et encore veut-elle négocier avec lui. Quand elle accepte enfin, elle lui révèle qu’elle ne l’a pas voulu. C’est le moment où l’on apprend la vraie relation entre les deux : Louise n’est pas la sœur de Simon, mais sa mère. Elle l’a gardé pour ne pas être seule.
Interprétations
Lors de la choix de deux séquences dialectiques il aurait été possible de mettre en lumière deux sujets différents traités dans le film. D’un côté, il y a la différence entre l’en haut et l’en bas, entre les gens riches dans le domaine skiable et les habitants du village moche, qui vivent près du seuil de pauvreté. C’est une différence sociale et la télécabine, que prend Simon pour aller en haut, est décrite par la réalisatrice Ursula Meier comme « élévateur sociale » (cf. art-tv.ch).
D’autre côté, il y a la relation entre les deux personnages principaux Louise et Simon. Le spectateur est en permanence en train de deviner leur vraie identité et relation, ce qui est révélé assez tard dans l’action. Il y a un vrai bouleversement des rôles classiques, si l’on note que le petit frère s’occupe de sa sœur beaucoup plus âgée que lui. Le fait que Simon et l’enfant de Louise renverse l’mage classique encore d’avantage. Le garçon, qui se comporte comme un adulte, n’est qu’à la recherche d’une preuve d’amour et ne la trouve pas non plus chez sa propre mère.
Il est intéressant comment le titre du film a été traduit. En anglais, le film s’appelle « Sister » alors qu’en allemand il a été traduit comme « Winterdieb ». L’un mentionne le personnage principal féminin (Sister) et souligne ainsi le sujet de la relation entre Louise et Simon alors que l’autre mentionne le personnage principal masculin (Winterdieb) et se réfère plutôt à l’affaire que Simon effectue afin de pouvoir survivre.
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