dimanche 8 novembre 2015

6 - Rencontrer


Interview avec Guillaume Chevallier, fait par Tonia, 7.11.15, version révisée
Samedi, le 7 novembre, j'ai rencontré Guillaume Chevallier. Guillaume, un ami de ma famille, est d’origine française, mais depuis six ans, il habite à Fribourg, en Allemagne.
T : Pour commencer, je voulais savoir de quelle partie de la France tu viens ?
G : Je viens de la Sarthe et plus précisément d'un village entre Le Mans et Tours.
T : Pourquoi as-tu  quitté la France ? Et à quel âge ?
G : J’ai quitté la France à l’âge de 25 ans. Après avoir terminé mes études, je voulais découvrir autre chose que la campagne sarthoise.
T : Et tu es allé où exactement ?
G : Je suis allé à Djibouti, après je suis revenu en France pour un an, et ensuite je suis reparti en Afrique, cette fois au Nigéria, pour deux ans. C'était là que j’ai connu Cornelia, ma femme allemande, et nous sommes revenus en France, à Paris, pour trois ans, et enfin nous sommes allés à Fribourg.
T : Et pendant tout ce temps, tu as travaillé comme professeur ?
G : Oui, exactement.
T : Comment ça se fait que tu es maintenant professeur au DFG (Deutsch-Französisches Gymnasium) à Fribourg ?
G : J’ai quitté Paris avec une permission d’arrêter mon enseignement à Paris, donc je n’étais pas censé retravailler en tant qu' enseignant. J’ai reçu une disponibilité. Et juste avant de venir à Fribourg, la proviseure de Fribourg m’a contacté pour savoir si je voulais faire quelques heures dans son lycée. Donc j’avais beaucoup de chance. En fait, elle m’a contacté parce que j’avais envoyé mon CV auparavant, et, par conséquent, j’ai eu un contrat dans cette école franco-allemande. Au début, j’avais un contrat local et puis mon contrat local s’est transformé en contrat de durée indéterminée.
T : Quelles sont les matières que tu enseignes ?
G : J’enseigne la physique et la chimie.
T : Sur le site de l’école, j’ai lu que chaque année vous organisez un « Science Slam ». Tu peux expliquer ce que c’est et comment ça se passe ?
G : Oui. C’est une idée simple et géniale. C’est faire du standup et présenter une idée en français et en allemand en dix minutes. Bien entendu, c’est un projet scientifique. Par exemple une petite expérience ou une idée scientifique. C’est très compliqué pour les élèves. Et l’idée, c’est aussi de rassembler les élèves et le monde des entreprises. Sur scène, il y a cinq élèves et cinq scientifiques. Et les prix sont également subventionnés par les entreprises de la région. C’est un projet très intéressant et cette année nous allons le réaliser pour la troisième fois. A l’origine, le « Science Slam » est une idée allemande. Ça a été créé à Darmstadt en 2006, mais depuis, l’idée s’est diffusée par toute l'Europe et, aujourd’hui, il y a des projets similaires en Suisse, en Autriche, en France etc.
T : Tu es déjà en Allemagne depuis six ans. Quels sont tes plans pour l'avenir ? Rester en Allemagne, ou revenir en France ?
G : Non, je n’ai pas forcément envie de retourner en France. J’ai trouvé ce qui me convient, ici à Fribourg. On a une bonne qualité de vie et nous sommes contents. La vie à Fribourg est très bien et, en plus, pour des raisons pratiques : ma femme a un travail, moi aussi, donc on va rester ici.
T : J’ai encore une question : les professeurs du DFG, entre eux, parlent-ils français ou allemand ? Et comment  les réunions  sont-elles organisées?
G : En fait, ça se fait en fur et à mesure. Ça dépend des personnes, il y a des professeurs francophiles et d’autres plutôt francophobes. Il y a deux tiers d'enseignants allemands et un tiers d'enseignants français. La majorité enseigne le français comme matière, mais il y a aussi des professeurs qui n’ont aucun attachement au français. Normalement tout est traduit, par exemple les mails et tout ça. La règle, c’est que chacun s’exprime dans sa langue. Lors d’une réunion, la direction va s’exprimer dans les deux langues et mes collègues vont parler dans leur propre langue. Ce qui est intéressant, c'est qu’il y a même des professeurs allemands qui parlent français entre eux parce qu’ils sont tellement attachés au français.
T : Merci beaucoup pour avoir trouvé du temps pour cette interview et à bientôt.


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