Interview avec Guillaume
Chevallier, fait par Tonia, 7.11.15, version révisée
Samedi, le 7 novembre, j'ai rencontré Guillaume Chevallier. Guillaume, un
ami de ma famille, est d’origine française, mais depuis six ans, il habite à Fribourg,
en Allemagne.
T : Pour commencer, je voulais savoir de quelle partie de la France tu
viens ?
G : Je viens de la Sarthe et plus précisément d'un village entre Le
Mans et Tours.
T : Pourquoi as-tu quitté la
France ? Et à quel âge ?
G : J’ai quitté la France à l’âge de 25 ans. Après avoir terminé mes
études, je voulais découvrir autre chose que la campagne sarthoise.
T : Et tu es allé où exactement ?
G : Je suis allé à Djibouti, après je suis revenu en France pour un an,
et ensuite je suis reparti en Afrique, cette fois au Nigéria, pour deux ans.
C'était là que j’ai connu Cornelia, ma
femme allemande, et nous sommes revenus en France, à Paris, pour trois ans, et
enfin nous sommes allés à Fribourg.
T : Et pendant tout ce temps, tu as travaillé comme professeur ?
G : Oui, exactement.
T : Comment ça se fait que tu es maintenant professeur au DFG
(Deutsch-Französisches Gymnasium) à Fribourg ?
G : J’ai quitté Paris avec une permission d’arrêter mon enseignement à
Paris, donc je n’étais pas censé retravailler en tant qu' enseignant. J’ai
reçu une disponibilité. Et juste avant de venir à Fribourg, la proviseure de
Fribourg m’a contacté pour savoir si je voulais faire quelques heures dans son
lycée. Donc j’avais beaucoup de chance. En fait, elle m’a contacté parce que
j’avais envoyé mon CV auparavant, et, par conséquent, j’ai eu un contrat dans
cette école franco-allemande. Au début, j’avais un contrat local et puis mon
contrat local s’est transformé en contrat de durée indéterminée.
T : Quelles sont les matières que tu enseignes ?
G : J’enseigne la physique et la chimie.
T : Sur le site de l’école, j’ai lu que chaque année vous organisez un
« Science Slam ». Tu peux expliquer ce que c’est et comment ça se
passe ?
G : Oui. C’est une idée simple et géniale. C’est faire du standup et
présenter une idée en français et en allemand en dix minutes. Bien entendu,
c’est un projet scientifique. Par exemple une petite expérience ou une idée
scientifique. C’est très compliqué pour les élèves. Et l’idée, c’est aussi de
rassembler les élèves et le monde des entreprises. Sur scène, il y a cinq
élèves et cinq scientifiques. Et les prix sont également subventionnés par les
entreprises de la région. C’est un projet très intéressant et cette année nous
allons le réaliser pour la troisième fois. A l’origine, le « Science
Slam » est une idée allemande. Ça a été créé à Darmstadt en 2006, mais depuis, l’idée s’est diffusée par toute l'Europe et, aujourd’hui, il y a des projets
similaires en Suisse, en Autriche, en France etc.
T : Tu es déjà en Allemagne depuis six ans. Quels sont tes plans pour
l'avenir ? Rester en Allemagne, ou revenir en France ?
G : Non, je n’ai pas forcément envie de retourner en France. J’ai
trouvé ce qui me convient, ici à Fribourg. On a une bonne qualité de vie et nous
sommes contents. La vie à Fribourg est très bien et, en plus, pour des raisons
pratiques : ma femme a un travail, moi aussi, donc on va rester ici.
T : J’ai encore une question : les professeurs du DFG, entre eux, parlent-ils
français ou allemand ? Et comment les réunions sont-elles organisées?
G : En fait, ça se fait en fur et à mesure. Ça dépend des personnes,
il y a des professeurs francophiles et d’autres plutôt francophobes. Il y a
deux tiers d'enseignants allemands et un tiers d'enseignants français. La
majorité enseigne le français comme matière, mais il y a aussi des professeurs
qui n’ont aucun attachement au français. Normalement tout est traduit, par
exemple les mails et tout ça. La règle, c’est que chacun s’exprime dans sa
langue. Lors d’une réunion, la direction va s’exprimer dans les deux langues et
mes collègues vont parler dans leur propre langue. Ce qui est intéressant,
c'est qu’il y a même des professeurs allemands qui parlent français entre eux
parce qu’ils sont tellement attachés au français.
T : Merci beaucoup pour avoir trouvé du temps pour cette interview et
à bientôt.
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