6 – RENCONTRER VERSION REVISEE
Rebekka Bütler, 11.12.15
Justification
J’ai trouvé le Biodôme sur internet[1] et par le fait que ce concept m’a fascinée, j’ai demandé par un formulaire de contact si c’était possible de faire une interview avec quelqu’un qui travaille au Biodôme. C’est Isabelle Woehrel qui m’a répondu qu’elle serait disponible pour faire une interview avec moi. Le Biodôme se compose d’un restaurant et d’un magasin, qui se trouvent côté à côte sous le même toit. Isabelle Woehrel et son mari sont responsables du restaurant, et aussi au magasin travaillent des membres de la famille.
J’ai trouvé le Biodôme sur internet[1] et par le fait que ce concept m’a fascinée, j’ai demandé par un formulaire de contact si c’était possible de faire une interview avec quelqu’un qui travaille au Biodôme. C’est Isabelle Woehrel qui m’a répondu qu’elle serait disponible pour faire une interview avec moi. Le Biodôme se compose d’un restaurant et d’un magasin, qui se trouvent côté à côte sous le même toit. Isabelle Woehrel et son mari sont responsables du restaurant, et aussi au magasin travaillent des membres de la famille.
Vu que mes parents achètent beaucoup de produits bio,
j’aime moi-même beaucoup ce label depuis longtemps. Il existe déjà quelques
magasins dans la région bâloise mais le Biodôme, ce concept qui lie la
restauration à la vente de produits alimentaires, y est unique. Dans le but d’en
savoir plus sur le Biodôme, ses employés, ses clients et ses produits, je suis
alors allée à Hégenheim, en Alsace, à 5 minutes de Bâle.
Rebekka Bütler: Alors pouvez-vous
m'expliquer un peu, ce qu’est le Biodôme?
Isabelle Woehrel: Le Biodôme? Alors c'est une conception
qui est vraiment unique dans la région. Donc, c'est le seul concept qu'il y a
actuellement ici, donc en Alsace qui fait restauration et qui fait en même
temps magasin. Donc, on a la partie qui est magasin, c'est notre fournisseur
également, c'est lui qui nous permet de faire ce que nous, on vous présente
dans l'assiette. Parce qu’on achète 80 %
au magasin et ensuite on fait le manger pour les clients avec ce qu'on a
du magasin. Et les autres 20%, c'est tous les producteurs locaux qui sont
alentours et qui sont justement en conversion pour avoir le label bio.
RB : Ah, d'accord. Ils ne l'ont
pas encore?
IW : Certains non, d'autres sont en conversion. Et
ceux qui ne l'ont pas, on ne peut pas trop travailler avec eux, même en sachant
que le restaurant, lui, il a le droit de faire des exceptions. Pas le magasin,
le magasin, il a 100% bio. Mais en restauration, du 100% bio, c'est pratiquement
impossible à avoir. Donc, on fait de notre mieux, qu'on puisse proposer le
maximum en marchandise bio. Mais ça nous arrive de faire des exceptions dans
certains produits qu’on n’arriverait jamais en trouver en bio. Et on a officiellement
le droit de le faire. Ce n’est pas puni par la loi ou quoi que ce soit. C'est
très important parce que si maintenant, on a un contrôle, il faut prouver la
provenance des produits qu'on propose et donc on a cette petite parenthèse qui nous
permet quand même de dire que voilà ce produit là, malheureusement, on a fait
ce qu'on pouvait pour le trouver en bio, mais ça se trouve pas sur le marché et
si les clients nous le demandent quand même, voilà on peut se permettre
quand-même de faire quelques exceptions.
RB : Et il y a des clients qui
demandent?
IW : Non, il n'y a jamais eu aucun client qui m'a
dit, je veux voir, noir sur blanc, si c'est vraiment du bio que je mange. Mais
on peut nous poser la question et nous, on est obligés de lui prouver la
provenance du produit. Autrement, dans le bio on trouve tout. On trouve du
veau, on trouve du porc, on trouve du bœuf. Parce que souvent, le bio est relié
au menu végétarien. Souvent, beaucoup de personnes pensent, bio c'est
végétarien, mais ce n'est pas que végétarien. On fait de la viande, on fait du
poisson. Autrement, on a aussi une clientèle qui a des soucis de santé. Donc
qui mange sans gluten ou qui ont des problèmes de lactose. Et donc, là, on leur
demande de nous téléphoner à l'avance pour que nous, on puisse mettre justement
un menu qui leur convient. On a beaucoup de personnes qui viennent manger sans
gluten ou qui ont de gros soucis de santé. Donc, là, il faut vraiment qu'on
soit au top, qu'on fasse surtout pas d'erreur en cuisine en leur mettant un
produit qui sera très mauvais pour eux, qui auraient des réactions sur leur
maladie ou sur leur corps. Donc, ça, il faut éviter. Autrement, de A à Z ça
sera du bio, que ça soit de l'apéritif jusqu'au dessert. En apéritif, on n'a
pas beaucoup de choix. C'est soit du vin blanc, soit du crémant, on trouve encore
de la Suze aussi, qui est bio, c'est plutôt un digestif, la Suze, chez nous en
Alsace. Le pastis.
RB : Le vin rouge aussi?
IW : Le vin rouge aussi, oui. Donc, il y a plusieurs
gammes de vin rouge bio. Ce ne sont que des vins qui sont sans sulfite.
Finalement il n’y a pas de sulfite dans le vin, c’est naturel. Autrement la
bière, elle vient d’Allemagne, en majorité. Parce qu’en Alsace on ne trouve pas
de brasseur qui puisse nous permettre vraiment d’avoir une bière 100% bio. Là,
je suis justement en train de chercher un fournisseur en Alsace. Parce que,
justement, la clientèle suisse ou allemande qui vient chez nous au restaurant,
et on a une grande clientèle suisse et allemande, elles souhaiteraient par contre
avoir une bière d'Alsace et pour le moment je ne peux pas leur offrir ce produit-là.
Donc, je suis en train de regarder pour trouver un fournisseur, qui puisse me
mettre ça à disposition.
RB : Donc vous essayez aussi de
prendre des produits régionaux?
IW : Oui, tout à fait. C'est un petit peu lié avec
le concept. Mais, là aussi, ça reste justement du fait qu'on a une grande
clientèle suisse ou allemande, et eux, ils souhaiteraient vraiment, quand ils
viennent en Alsace, ils veulent vraiment un menu bien alsacien. Alors on peut
leur proposer de la choucroute on peut leur proposer des fleischnakas, on peut
leur proposer des tourtes, des choses comme ça, qui ne sont peut-être pas aussi
évidentes en Suisse ou en Allemagne.
RB : Oui, exactement. Donc vous
avez dit que votre clientèle vient d’Allemagne et de Suisse?
IW : Oui, on a beaucoup d'Allemands, on a beaucoup
de Suisses, on a également énormément d'Anglais. Il faut que je me remette un
petit peu à parler l'anglais, j'ai perdu l'anglais. On a beaucoup de Chinois,
aussi. C'est sont des gens qui sont venus soit en France ou en Europe pour leur
travail, et qui sont actuellement installés chez nous dans la région. Qui sont
également domiciliés en Suisse ou en Allemagne. C'est vrai que notre clientèle
est très variée. Et là où je suis étonnée aussi, c'est qu'il y a beaucoup de
clientèle jeune qui reviennent sur des vraies valeurs et qui essaient justement
d'avoir dans leur assiette une alimentation saine. Donc ça aussi, beaucoup de
légumes beaucoup de tout ce qui est boulgour, quinoa, du riz, mais pas le riz
blanc, du riz complet, le riz au 5 céréales.
RB : Oui. Donc vous avez un buffet
où on peut choisir?
IW : A midi, effectivement, on a donc un buffet,
c'est un buffet chaud et froid. Vous avez le droit de faire comme vous
souhaitez, comme si vous étiez chez vous à la maison, vous vous servez vraiment
comme vous voulez, c'est à volonté. Beaucoup de personnes prennent d'abord une
salade. Actuellement, il y a de la soupe, vu qu'on est en saison froide. Ensuite
on a une grande variété de légumes, d'accompagnements on a deux ou trois sortes
de viande, on a deux végétariens. Il y a beaucoup de choix et, en général, les
clients sont très satisfaits. C'est déjà une bonne chose pour nous aussi, parce
que sans ça, ça serait triste.
RB : Et vous faites de la
publicité?
IW : Pas beaucoup, actuellement, justement c'est ce
qui nous manque. Parce que, finalement, mon mari et moi on a repris ce
restaurant là officiellement au mois de septembre.
RB : Ce septembre?
IW : Oui, là maintenant, en 2015, on a repris le
restaurant définitivement. Avant c'était mon beau-frère qui tenait le
restaurant et le magasin. Et puis là il est décédé il y a 15 jours de ça. Donc,
en début d'année, finalement, moi, j'ai commencé à venir ici pour donner un
coup de main à mon beau-frère qui était malade depuis une année. Et mon mari,
lui, il est du métier, moi j'étais également dans la restauration, mais ça fait
longtemps. Donc, je suis revenue et, au début, on était là juste pour donner un
coup de main de temps, qu'il se rétablisse. Et puis, finalement, l'un dans
l'autre, ce concept me plaisait énormément, j'en ai parlé à mon beau-frère, et
on a décidé, mon mari et moi, de racheter le fond du restaurant. Donc, on a
quitté nos emplois qu'on avait en Suisse pour venir s'installer définitivement
ici. Et voilà donc, avant on travaillait aussi beaucoup de bouche-à-oreille et
là, on a fait faire maintenant un devis chez un professionnel qui puisse nous
faire un peu plus de pub.
RB : Oui. Mais peut-être la pub se
fait aussi de bouche-à-oreille.
IW : Justement. Beaucoup, énormément.
RB : Parce que vous n'avez non
plus de publicité des rue, je n'ai rien vu.
IW : Non. Mais en plus de ça, on est dans une zone
industrielle, donc beaucoup de gens ne savent même pas où on est situés. Même
le GPS des fois ne le trouve pas.
RB : Oui. Google maps le trouve.
IW : Google maps le trouve, effectivement. Alors,
pour le moment, on a un site sur internet. Autrement, le bouche-à-oreille.
Quand on a des soirées, ou ce qui marchait bien, maintenant, ce que mon mari et
moi, souvent, on fait un cours de manger[2] pour
la salle d'Hégenheim, la salle communale. On a déjà fait plusieurs banquets
là-bas. Donc, ils commencent à nous connaître, et c'est comme ça, petit à
petit. On a une clientèle régulière, qui aime revenir nous voir, ce qui est
très positif pour nous. C'est très familial, vous voyez vous-même.
RB : Oui, c'est sympa.
IW : Nous, on trouve ça sympa pour aborder la
clientèle.
RB : Donc vous étiez là depuis le
commencement du projet?
IW : Du projet, du restaurant? Le restaurant existe
depuis 2010, donc ça fait seulement cinq ans que le restaurant a débuté. Et
depuis le début non, parce que c'était mon beau-frère qui avait mis ça en
place. Par contre, on n’a jamais perdu le vue ce que mon beau-frère a fait
depuis le début. Et je ne me serais jamais imaginée qu'un jour je serais
moi-même responsable du restaurant. C'est aussi pour continuer un peu dans
l'esprit de mon beau-frère qu'on fait tout ça.
[…]
RB : Et donc vous avez dit que
vous êtes responsable. Et à midi vous travaillez ici, à la cuisine?
IW : Finalement, on n'a pas d'employés. Donc oui, je
fais tout, je fais la cuisine, je fais donc le service. Il y a mon mari, il y a
moi, et il y a mon fils, actuellement, qui nous aide, bon, là, il n'est pas là
pendant deux jours. Mais c'est la famille, quoi. Voilà pour le moment, on ne
peut pas se permettre d'avoir un employé. Là, on a un jeune homme qui est là et
qui vient nous aider. Il était là avec nous pendant un mois. C'est un jeune qui
fait un BTS en alternance. Donc il avait besoin de trouver un patron par le biais
de l'école, pour avoir son diplôme. Donc on a accepté qu'il vienne pendant un
mois chez nous. Et autrement, non, on est seuls pour le moment.
RB : Mais il y a quelqu’un dans le
magasin ?
IW : Dans le magasin, ça reste dans la famille, donc
c'est ma belle-sœur, ma nièce. Avant il y avait encore mon beau-frère,
maintenant il n'y a plus que ma belle-sœur et ma nièce. Et là, par contre, le
magasin a aussi travaillé actuellement avec un employé. Et ils sont en train de
voir pour peut-être embaucher une deuxième personne maintenant. Mais ce n'est
que familial.
RB : D'accord, oui. Merci beaucoup
pour l’interview !
Recherche
Comme Mme Woehrel m’a expliqué, c’est très difficile de
cuisinier avec des produits qui sont tous bio. C’est vrai que, en Suisse, il
n’existe pas beaucoup de restaurants qui ont une cuisine bio. Sur internet, je
n’ai que trouvé deux hôtels bio qui sont situés autour de Neuchâtel et un au Valais.[3] En
plus, il y a des restaurants qui ont quelques offres en bio, par exemple les restaurants
de Coop.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire