samedi 28 novembre 2015

Voir - Écouter, Version révisée

a)
Nom de la vidéo : L’invité de la rédaction - Alain Berset
Émission : RTS - Radiotélévision Suisse
Thème: Alain Berset, conseiller fédéral socialiste, chef du DFI, s'exprime sur le
diagnostic préimplantatoire soumis en votation le 14 juin 2015.
IN : Intervieweur
AB: Alain Berset
b) Transcription
IN:
Sur la première 7:30h journal du matin on s’intéresse sur DPI ou diagnostic
préimplantatoire. La loi d’application est déjà prête, mais pour la rendre effective, cette
loi, et bien, il faut supprimer dans la constitution ce fameux article qui empêche la
technique d’être appliquée. C’est sur cette suppression, précisément, que le peuple est
appelé à se prononcer le 14 juin prochain, donc on vote, en indirectement sur le DPI, on
l’a compris le débat est vif, progrès pour la médecine d’un côté, porte ouverte à
l’eugénisme d’un autre. Mardi dernier sur cette automne nous recevions un opposant au
DPI, les conseil en national PDC au valais Yannick Buttet. Ce matin nous recevons le
chef du département fédéral de la santé, Alain Berset. Bonjour Monsieur le Conseiller
fédéral.
AB:
Bonjour.
IN:
Merci d’être avec nous, jusqu’à huit heures pour parler du DPI, mais pas seulement.
C’est l’interdiction du DPI, pour l’instant: à l'exception de la Lettonie, tous les pays
européens l’autorisent. Pour vous cette interdiction en Suisse est dépassée, c’est ça?
AB:
Je crois qu’aujourd’hui il faut sortir de cette interdiction. Vous savez, si quelqu’un
souhaite aujourd’hui, prenons l’exemple d’un couple qui est porteur d’une lourde, de
maladie héréditaire qui pourrait être vraiment très grave, qui savent qu’ils prennent le
risque de transmettre cette maladie à leur enfant aujourd’hui un tel couple n’a d’autre
solution que d’aller à l’étranger pour faire un DPI, et voyez, nous souhaitons que ce soit
possible dans des règles strictes, bien sûr, mais que ce soit possible en Suisse. Raison
pour laquelle il faut sortir de cette interdiction pour donner la possibilité, à celles et ceux
qui en ont besoin, de pouvoir y avoir accès en Suisse.
IN:  
Alors, voilà, c’est le cadre qui nous intéresse et qui nous occupe, on entendait avant-hier
je disais, Yannick Buttet sur cette auteur, qui disait que sur le principe même il pourrait
éventuellement être d’accord, cela dit le principale quel fait à la loi sur le DPI, c’est de
pas suffisamment comporter de garde-fous d’encadrement. Qu’est-ce que vous rétorquez
à cet argument-là?
AB:
On peut discuter. Il y a une longue discussion au parlement sur le cadre qu’il faut poser.
C’est un débat amené avec beaucoup d’attention, parce qu’il est naturellement assez
sensible. Ce débat a eu lieu et je constate que le parlement s’est arrêté sur une version qui
était un peu plus ouverte que ce qu’avait souhaité le Conseil fédéral mais qui reste pour
l’essentiel nettement plus restrictive que ce qui est possible dans d’autres pays autour de
nous. Donc, à partir de là je crois que le parlement a certainement trouvé la voie médiane
un chemin dans le fond qui permet au DPI d’être réalisé en Suisse, pour celles et ceux qui
en ont besoin. C’est une possibilité, personne ne doit le faire, c’est une possibilité
nouvelle qui est offerte aux parents, mais dans un cadre quand même relativement strict.
IN:  
Vous êtes le conseil fédéral, vous permettrez le DPI, vous voulez que le DPI soit permis
uniquement pour des parents porteur d’une maladie héréditaire grave. Selon le
parlement, tous les embryons nés d’une insémination artificielle peuvent être examinés
sur le plan génétique, inclue les anomalies chromosomiques. Là, les opposants disent
qu’on abolit des barrières éthiques, que c’est la porte ouverte, à, que sais-je, l’eugénisme,
ce genre de choses. Ce sont des mots très forts. Que répondez-vous à ces mots-là?
AB:
Bon, ça fait, je crois, partie du débat public et du débat politique, vous savez, on peut
toujours tout reprocher à un projet de loi, surtout ce qui ne se trouve pas dedans. Surtout
ce qu’il ne contient pas et encore, ici, on ne vote même pas sur la loi, on vote sur une
question de principe:
Est-ce qu’on veut - oui ou non - sortir de l’interdiction aujourd’hui, qui prévaut dans ce
domaine, en Suisse? C’est vrai que nous sommes, absolument, isolés en Europe, alors on
vous dira « après tout, pourquoi pas? - on est isolé en Europe - on n’est pas obligé de
faire ce que font les autres ». Tout à fait d’accord avec cela également, mais, voyez-vous
c’est pratiqué autour de nous ça existe et, je veux dire, une bonne politique, ça peut pas
être de faire la politique de […] de faire comme si on voulait pas voir que ça existait. Dès
le moment où c’est là, je préférerais pour ma part, que ce soit praticable et pratiqué en
Suisse, avec des règles suisses, que nous avons décidées nous-mêmes démocratiquement,
plutôt que de dire « non, non, non, nous ne préférons rien voir, restons dans l’interdiction,
et peu importe et ce qui se passe au-delà de nos frontières, peu importe si les gens font de
50km ou 100km,
ils font un DPI à l’étranger avec d’autres règles qui ont été fixées les autres états ». Moi je
préfère, parce que je suis aussi attaché naturellement au fait que les choix qui concernent
la Suisse soient fait en Suisse, je préfère que nous puissions sortir cette interdiction.
IN:  
Vous l’avez dit, il y a certains qui critiquent ce qui n’est pas dans ce projet d’application
de la loi. Cela dit, peut-on être sûr, par exemple, que l’application du fameux
bébé-médicament ni soit pas, donc c’est l’utilisation du DPI pour sélectionner un
embryon avec un profil génétique qui permettrait au futur enfant de donner des tissus ou
des cellules à son frère ou à sa sœur malade, on entendait Dominique de Buman, PDC, il
y a quelques minutes sur cette auteur, qui disait: « Hm, moi je suis pas sûr, ça peut revenir
par la fenêtre, cette histoire du bébé médicament ». Est-ce qu’on va vraiment pouvoir
maintenir le cap sur cette question? On est sûr qu’on n’aura pas ça dedans?
AB:
Il y a un double garde-fou dans ce domaine-là, si on parle spécifiquement du
bébé-médicament qui est par ailleurs autorisé dans d’autres états. Nous ne souhaitons pas
que ce soit possible chez nous, c’est autorisé ailleurs. Il y a une double garantie qui fait
que ce ne sera pas possible en Suisse. La première garantie, c’est que le parlement l’a
clairement rejeté de la loi, pour laquelle on n’est pas en train à discuter maintenant, mais
ça sera clairement pas dans la loi. Mais, non seulement ce n’est pas dans la loi, mais la
modification de la constitution sur laquelle on vote le 14 juin ne le permettrait pas non
plus. Donc, il est impossible de faire cette évolution, sans devoir remodifier encore une
fois la constitution, puis remodifier une fois la loi. Donc, le garde-fou est très fort, il est
très marqué, donc ça veut dire: non, il n’y aura pas de bébé-médicament dans ce cadre-là.
IN:  
Que dire de ceux alors qui brandissent ce risque-là sans jeu de mots, ils peignent le diable
sur la muraille, comment comprendre cet argument-là, alors que vous dites, c’est très
clairement non, quoi, il n’y aura pas ça.
AB:
Oui, c’est non, parce que ce serait exclu avec la nouvelle révision constitutionnelle, et
c’est […]. Et c’est exclu dans la loi. Donc, c’est non. Après, bon, écoutez, chacun fait
campagne avec les arguments qu’il juge bon, mais c’est vrai quand on n’a pas vraiment
d’argument très fort sur le sujet en question, on parle un peu d’autres choses. C’est un peu
le cas, naturellement, dans cette campagne, ça peut faire partie dans d’un débat politique,
vous savez, moi, je suis, quand même pas tombé de la de la dernière pluie, je vois
comment ça fonctionne, mais c’est aussi mon rôle de dire: Ben non, ce n’est pas le sujet.
Cela n’est pas le sujet, on peut parler de tout ce qu’on veut, mais là, ça n’est pas le sujet.
IN:
C’est pas le sujet. Est-ce que c’est au débat vraiment politique, est-ce qu’il n’est pas
avant tout, euh, oui, religieux, éthique etc.? Le débat se situe pas mal sur ce terrain-là.
Est-ce que vous pouvez comprendre aussi les préoccupations religieuses de certains face à
ça? On ouvre cette boîte de Pandore-là?
AB:
Je crois pas que ce soit une boîte de Pandore, cela dit, je comprends très bien la très
grande sensibilité de ce débat, il y a des aspects dans ce débat qui sont des aspects de type
social et médical. […] naturellement en premier, c’est ce qu’a fait le Conseil fédéral, aux
parents qui sont porteurs d’une maladie héréditaire grave, pour prendre cet exemple, et
qui aujourd’hui n’ont pas d’autre choix, s’ils souhaitent avoir un enfant, que d’avoir un
enfant, je dirais, un peu à l’essai […], et puis ensuite d’avoir un diagnostic prénatal, mais
qui vient peut-être à 12 ou 14, oui 12 semaines de grossesse, et de voir si tout va bien, et
si tout ne va pas bien, à ce moment-là, ces parents sont alors confrontés à cette très
difficile question de savoir s’il faut passer par une interruption grossesse ou pas. Et donc,
nous souhaitons épargner cette peine à ces parents, cette difficulté, et permettre, parce que
la technique le permet, mais à des règles strictes, fixées en Suisse, d’intervenir beaucoup
plus tôt. Voilà un des éléments, un autre élément c’est naturellement les arguments de
nature éthique font beaucoup de sensibilité dans cette question-là. Il y a des éléments de
nature sociale, médicale, éthique, il y a naturellement aussi les convictions et les
questions religieuses qui interviennent, et à la fin, je dirais c’est une réflexion, on peut
pondérer les éléments d’une manière un peu différente, mais c’est une réflexion - un
résultat dans lequel il faut avoir, je crois, aussi une certaine modestie, parce qu’on touche
à des questions qui sont très profondes, d’ailleurs vous aurez remarqué que les lignes de
fracture sur cette politique, sur cette question, ce sont pas tellement les lignes de parties.


c) 2 analyses grammaticale / linguistique
On voit que c’est plutôt Alain Berset qui utilise le subjonctif.
1) subjonctif: Le subjonctif est un mode que l'on emploie le plus souvent dans les propositions subordonnées. Le subjonctif est régi par le verbe de la principale ou la locution qui introduit la subordonnée.
Verbes dans l’interview: souhaiter que, préférer que, croire que
Conjonctions dans l’interview: «  nous souhaitons que ce soit possible dans des règles strictes, bien sûr, mais que ce soit possible en Suisse »
2) adverbe de lieu: là
L’adverbe là est un mot simple de l’adverbe de circonstance et peut avoir différents fonctions. Généralement, on utilise « là » pour indiquer le lieu ou le temps. Mais on peut toujours combiner « là » avec un adjectif démonstratif, par exemple ce livre-là. Or, on distingue entre ce livre-ci, qui indique la proximité de livre et ce livre-là qui est le contraire du précédant. L’interview montre quelques exemples de l’adverbe de lieu et aussi de l’adjectif démonstratif:
a.                  à cet argument-là
b.                  Là, les opposants disent
c.                  Que répondez-vous à ces mots-là
d.                 dans ce domaine-là
e.                  sur ce terrain-là
f.                   cette boîte de Pandore-là
g.                  à ce moment-là
h.                  dans cette question-là
Exercices:
1) Replacez le mot « là » par un autre dans les exemples donnés ci-dessus.
2) Pourquoi insiste Alain Berset sur l’acceptation du DPI? Donnez deux raisons.
3) Quelles sont les deux garanties que le bébé-médicament ne soit pas paru en Suisse?


Solutions
1) a)-h) mais b) en exception, ont les mots « ce, cette, cet » que déjà indiquent un lieu ou temps. Alors, ils n'ont pas besoin du changement. Seulement b) peut être changé par exemple par « dans ce cas» ou « considérant ce fait ».
2) a) Les parents qui portent une maladie héréditaire doivent avoir une possibilité à faire un
       DPI en Suisse. Donc, le but est de ne pas aller à l’étranger, mais que ce soit possible en
       Suisse. 
b) La Suisse est un pays démocratique. Donc, c’est important que la Suisse puisse faire des décisions elle-même démocratiquement, que le DPI soit praticable et pratiqué. C’est important que le peuple ne ferme les yeux sur cette décision majeure.
3) a) le parlement a rejeté le bébé médicament de la loi
   b) la modification de la constitution sur laquelle on vote le 14 juin ne le permettrait pas non
      plus

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire