Le Grand
Cahier, Agota Kristof
a)Introduction
Le Grand Cahier est une œuvre écrite par l’auteure
d’origine hongroise, Agota Kristof, et parue aux Editions du Seuil en 1986.
b) Chapitres
et leur importance
Dans ce qui suit on abordera le chapitre 13, intitulé
« Notre voisine et sa fille », le chapitre 14, « Exercice de
mendicité » et enfin le chapitre 15, « Bec-de-Lièvre ». Ces
chapitres évoquent la pauvreté et la solitude. Entre autres, nous verrons
l’apparition de deux nouveaux personnages qui reviendront au cours de
l’histoire. Les jeunes garçons poursuivent leur éducation ainsi que leur quête
de découvertes.
c) Résumés
Chapitre 13 : « Notre voisine et sa
fille »
Tout d’abord, il faut rappeler le contexte, l’histoire
se déroule en temps de guerre, dans un petit village où des jumeaux vivent chez
leur grand-mère, travailleuse et très sévère. Le chapitre 13 du Grand cahier nous présente un nouveau
thème, celui de la précarité. En effet, ce dernier introduit deux nouveaux
personnages : deux femmes seules, sans travail ni ressource. Ces voisines
constituent des personnages opposés à ceux de la Grand-mère et des jumeaux. La
mère est présentée comme une femme ayant peu d’activités physiques en
opposition à la grand-mère, très active. Dans un premier temps, nous est
présenté l’extérieur de la maison. Dès les premières lignes on lit :
« délabrée », « le toit est troué », « mauvaises
herbes ».(34). Ensuite le texte se focalise sur les habitantes de cette
maison, tout autant médiocres que les lieux : « Bec de lièvre »,
« louche », « morve au nez », « saletés jaunes »,
« couverts de pustules ». (35). On apprend que cette fille est
obligée d’aller « mendier en ville » et de « voler »,
tandis que la mère est qualifiée de « folle ». Enfin, cette fille est
prête à donner son corps. Elle ajoute même qu’« il ne faut pas [se]
gêner ». (35). Cependant, les jumeaux lui témoignent une certaine
reconnaissance « tu es une fille bien » (35). Ils lui assurent même
qu’ils pourront l’aider. Si elle est dans le besoin, elle n’a qu’à s’adresser à
eux. Ainsi, cela peut être la naissance d’une entre-aide ou du moins un
témoignage de solidarité de la part des jeunes garçons.
Chapitre 14 : « Exercice de mendicité »
Le chapitre 14 met en scène une expérience des
jumeaux. Ils sont en quête de savoir et veulent approfondir leurs études. Ils
procèdent à différents exercices au cours de l’histoire. Dans ce chapitre ils
s’essaient à la mendicité afin d’étudier les réactions des autres personnes.
Parfois les gens sont touchés et leur donnent quelque chose, tandis que
d’autres poursuivent leur route sans même leur prêter attention. Cependant,
l’intérêt des jumeaux se limite à l’observation ; de ce fait, ils vont
abandonner ce qu’ils ont obtenu. Ils vont le jeter au bord de la route. Ils veulent
juste comprendre ce que l’on peut ressentir en mendiant.
Chapitre 15 : « Bec-de-Lièvre »
Ce chapitre se focalise sur la fille de la voisine, portant
le nom de son stigmate : Bec-de-Lièvre. Alors que les jumeaux pêchent au
bord de la rivière, Bec-de-Lièvre s’amuse avec leur chien. Les jumeaux
décrivent cette scène qu’ils observent et malgré leur regard non initié et
objectiviste, on comprend que Bec-de-Lièvre a un rapport sexuel avec le chien.
Enfin, elle se rend compte de la présence des jeunes et leur demande de garder
secret ce qu’ils ont appris. Ces derniers, encore une fois, lui témoignent leur
soutien et l’autorisent à poursuivre cette relation. De plus, on apprend que la
mère, qualifiée de « folle » auparavant (dans le chapitre 13), est
aveugle et peut-être sourde. Bec-de-Lièvre, pour sa part, a une maladie des
yeux qui pourrait éventuellement être guérie, si elle en avait les moyens.
d)
Interprétations :
Chapitre 13 :
Ce chapitre illustre les conditions de vie dramatiques
des femmes seules à la campagne. La misère règne. On peut d’ailleurs relever le
champ lexical de la médiocrité qui dresse un portrait péjoratif de ces deux
femmes. Il vise aussi à émouvoir le lecteur, voire à le dégoûter ou enfin à
susciter sa pitié. L’éducation de la fille est loin d’être semblable à celle
des jumeaux. L’unique chose que possède cette jeune femme est son corps, rendu
affreux par la pauvreté en cette période de guerre.
Chapitre 14 :
Cela peut paraître absurde, la mendicité n’est pas un
jeu, c’est une triste réalité et les jumeaux ne sont pas dans le besoin, mais
veulent mettre le comportement « humain » à l’épreuve.
Chapitre 15 :
Au cours de ce chapitre, on assiste à une description
précise et sans pudeur du déroulement de la scène entre le chien et cette jeune
femme, ce qui peut traduire la jeunesse voire la naïveté des garçons. En effet,
ils adoptent une position de neutralité, peut-être le résultat d’une certaine
incompréhension face à la situation.
Source : Kristof, Agota : Le Grand Cahier. Editions du Seuil,
Paris 1986.
Lecture:
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire