mercredi 9 décembre 2015

Interview (sans commentaires)

             Interview

Justification

Jimmy est mon partenaire de langue (allemand-français) depuis un an environ. Il est né et il a grandi à Paris, mais ses parents sont originaires de la Guadeloupe. Il vit actuellement en France où il a également fait ses études. Il entretient des liens avec la partie de sa famille qui est restée en Guadeloupe et lui rend visite au moins une fois par an.
Lors de nos nombreux entretiens, j’ai eu l’occasion de jeter un coup d’œil sur les photos qu’il a ramenées de vacances et aussi de connaître un peu mieux les liens historiques et culturels qui existent entre la France et la Guadeloupe. Etant enseignante au niveau primaire, secondaire et supérieur, je me suis spécialement intéressée au système scolaire en Guadeloupe, qui représente ainsi le nœud de cet interview.


Transcription

Salut Jimmy. Merci de faire cette interview. Pour commencer : Est-ce que tu pourrais t’introduire un tout petit peu?
Salut Rachel. Je m’appelle Jimmy. Je suis Français, originaire de Guadeloupe et je travaille en Suisse.

La Guadeloupe est ce qu’on appelle un département d’outre-mer. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu plus la vie en Guadeloupe?

Comme tu as dit, c’est un département français, donc dans les infrastructures et dans le fonctionnement de l’administration, on est dans un fonctionnement identique à ce qui se passe en métropole, c.-à-d. en France côté européen. Par contre, évidemment, étant proche des tropiques, il y a un rythme de vie différent, c.-à-d. que, par exemple, en prenant les saisons, il n’y a pas de saisons là-bas. Il y a une saison pluvieuse, une saison, on va dire, très ensoleillée et puis, après, bon, on va dire, tous les jours, on ne mange évidemment pas les mêmes fruits, les mêmes animaux et, dans certaines îles, on parle un certain dialect dans la vie quotidienne. Ainsi les principales différences.

Il s’appelle comment, ce dialecte?

C’est le créole. Par exemple, si on prend les Antilles françaises, il y plusieurs îles et plusieurs départements d’outre-mer. Par exemple, il y a la Martinique, il y la Guadeloupe et puis il y a ce qu’on appelle les territoires d’outre-mer qui n’ont pas de statut de département mais qui sont français comme St. Marin, St.Barthélémy. Donc, si je compare par exemple le créole de la Guadeloupe et le créole de la Martinique, il y a des similitudes, c’est assez proche. On se comprend. Par contre, il y des expressions, des mots qui diffèrent.

Qu’est-ce qu’on peut dire sur le système scolaire ? T’as déjà dit que c’est plus ou moins identique à celui de la France, mais peut-être tu pourrais m’expliquer un peu plus en détail ?

Au niveau des livres, on reste sur le programme scolaire tel qu’il a été défini en Métropole. Par contre, pour certaines matières, par exemple pour le sport, on privilégie plus l’environnement local, donc par exemple la proximité avec l’eau ou la proximité par exemple avec les sport d’extérieure plutôt que d’intérieure, pour le sport. Pour tout ce qui est scientifique, ici on a tendance de s'attacher plus à l’environnement local, c.-à-d. à certaines plantes ou à certaines pierres géologiques, par exemple, il y a beaucoup d’études autour des volcans, des choses comme ça, parce que c’est l’environnement local. Donc certaines matières ont été adaptées à l’environnement local.

Et les examens ?

Les examens sont les mêmes. On a le brevet de collège, on a le baccalauréat et même maintenant, il  y a des universités. Au lieu de partir en Métropole faire ses études ailleurs, on peut rester les premières années en Guadeloupe pour faire l’université. Donc, par exemple, il y a les études de médecine pour les deux premières années. Pour faire une licence de droit, par exemple, on a les premières années qui sont en Guadeloupe, la troisième année sera en métropole. Donc, on suit un peu la même logique.
Pour les écoliers, il y a une différence. C’est que, étant donné que les infrastructures de transport ne sont pas identiques à la Métropole, il y a quandmême…  l’internat est beaucoup plus développé en Guadeloupe, c.-à—d. que les enfants au collège et au lycée sont internes, ils restent toute la semaine, et puis ils rentrent chez leurs parents le week-end.

Merci beaucoup !


Recherches et explications

La Guadeloupe: Statut, histoire et système éducatif
La Guadeloupe, située dans les Caraïbes et bordée par la mer des Caraïbes et l'océan Atlantique, compte environ 400 000 habitants (chiffre de 2012) et constitue un département d'outre-mer (DOM). Un DOM désigne un «type de collectivité territoriale intégrée à la République française au même titre que les départements ou régions de la France métropolitaine» et s'applique non seulement à la Guadeloupe, mais aussi à la Guyane française, à la Martinique, à Mayotte et à La Réunion.
L’histoire de La Guadeloupe est très boulversante et ne manque pas de mémoires d’occupations étrangères. Avant d'avoir été découverte par Christophe Colomb en 1493, l'île est peuplée par les indiens Caraïbes, peuple guerrier originaire de l’Amérique de Sud. A la suite, il y a une première période d’occupation lors de laquelle les habitants ont été vite décimés par les colons espagnols, les épidémies ou l'alcool. A partir du 17e siècle jusqu’à la fin du 18e siècle, les habitants souffrirons de nouvelles forces d’occupation, telles que la Compagnie des Indes occidentale, la couronne française et les Anglais. Enfin, une guerre civile, inspirée par des Révolutionnaires continentaux, a lieu dans les îles, et qui aboutira finalement à l'abolition de l’esclavage par des décrets nationaux en 1848. Des milliers de Guadeloupéens noirs deviennent citoyens français et quittent, pour une bonne partie, les durs travaux des champs. La production de sucre baisse et l'immigration de travailleurs libres Hindous est organisée afin d’atténuer la crise économique.  Ce n’est qu’en 1946 que l'île devient un département français. 

Quant au système éducatif en Guadeloupe il est important de souligner que le niveau de scolarisation dans le secondaire, mais surtout dans le supérieur est faible. Bien que la voie scolaire constitue le mode de formation dominant et que l’apprentissage se soit très peu développé, les possibilités de continuer une formation scolaire après le niveau primaire sont très limitées. La plupart des jeunes guadeloupéens quitte sa région pour continuer ses études supérieurs en Métropole. Heureusement, on peut constater un léger progrès au niveau des universités, qui se sont beaucoup attachées à améliorer et élargir les filières d’étude ainsi que l’offre de cours.

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